Page:Flaubert Édition Conard Correspondance 5.djvu/24

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
18
CORRESPONDANCE

Pour réparer ton étourderie, tu devrais m’envoyer une longue lettre, me donnant des nouvelles de ta maman, de ta personne et de Croisset.

Je deviens décidément scheik et bedolle. Croirais-tu que je m’ennuie de la campagne et que j’ai envie de voir de la verdure et des fleurs ? J’en rougis de honte. Voilà la première fois de ma vie que ce sentiment épicier surgit de mon âme.

Il m’est impossible de continuer mes corrections de Salammbô. Le cœur me saute de dégoût à la vue de mon écriture. J’attends Monseigneur avec impatience. Il sera ici avant huit jours. Je lui écris d’avancer son voyage, si cela se peut.

Duplan m’a payé hier à dîner et m’a ensuite régalé du spectacle. Je dîne demain chez Mme Cornu.

Je vais me mettre à te faire du programme.

Adieu, ma chère petite Caro. Embrasse ta bonne maman pour moi et soigne-la bien.

Ton vieil oncle.

717. À SA NIÈCE CAROLINE.
Paris, 19 mai 1862.
Ma chère Lilinne,

Merci de ta gentille lettre. Je devrais y répondre par une fort longue, mais, sérieusement, je suis fort occupé. Ma copiste me met en fureur. Je devais tout avoir demain et je n’ai encore que quatre-vingts pages. Ce sera bien heureux si le manuscrit entier est recopié à la fin de la semaine. Je vais ou j’envoie tous les jours dans son établissement.