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CORRESPONDANCE

Je vous félicite de passer dans l’Opinion Nationale après l’Exposition.

D’ici à l’hiver prochain, il ne faut rien publier, tout va être pris par les machines et les bottes sans coutures. Aussi MM. les gens de lettres, jaloux des industriels, se sont mis à « faire un ouvrage pour l’Exposition ». Les phrases s’alignent à côté des clysopompes. Vive le progrès !

Tenez-vous en joie. Je vous baise sur les deux côtés de votre joli col, et suis vôtre.


900. À MADAME ***.
Croisset, mardi soir [février 1867].

M. de Maricourt ne s’est point trompé en préjugeant une sympathie entre nous deux. Son livre m’a tellement plu que je vais vous dire exactement, entièrement, ce que j’en pense. Si je le trouvais médiocre, je vous enverrais un éloge sans restrictions et tout serait dit. Mais les Deux Chemins[1] sont une œuvre à considérer. Donc, au risque de faire le pion (mais j’y suis contraint), je commence.

Quant à de l’intérêt, il y en a beaucoup, et du talent aussi, un talent franc et charmant ; c’est plein de choses étudiées, vues, vécues. Jusqu’aux deux tiers du livre (à part quelques petites taches, des étourderies) j’ai à peu près tout admiré. Mais à partir du tremblement de terre (page 140), il

  1. Par René de Maricourt.