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CORRESPONDANCE

plat, comme une poupée à qui on retire son bâton.

Ainsi, le pal qui m’a soutenu cet hiver, c’était l’indignation que j’avais contre notre grand historien national, M. Thiers, lequel était passé à l’état de demi-dieu, et la brochure Trochu, et l’éternel Changarnier revenant sur l’eau. Dieu merci, le délire de l’Exposition nous a délivrés momentanément de ces grands hommes !


922. À EDMOND ET JULES DE GONCOURT.
[Croisset, juin 1867].
Mes chers Vieux,

Vous vous embêterez violemment à Vichy, je vous en préviens ; aussi je vous conseille, pour vous distraire, d’aller ensuite faire un petit tour en Auvergne. Clermont vaut la peine qu’on se dérange et vous trouverez là des sites pittoresques.

Vous pouvez vous faire piloter dans cette ville par un ami à moi, qui se nomme Bardoux, avocat, rue de l’Éclache. Ledit Bardoux[1] a publié un vol[ume] de vers et, étant un lettré, regarderait comme une injure une lettre de moi où je vous nommerais. Ci-inclus ma carte, qui vous servira d’introduction. En l’absence de Bardoux, adressez-vous à un gentilhomme nommé de La Vergne, lequel est très bon enfant et expert en choses de sa localité. Je vous conseille de descendre à Cler-

  1. Futur ministre de l’Instruction publique.