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CORRESPONDANCE

l’attends demain), je me trouvais parfaitement isolé. Voilà pourquoi j’ai fort peu de choses à te narrer.

J’ai eu hier la visite d’Hamilton Aïdé ; il est pour peu de jours à Paris. Ton analyse[1] m’a été d’un grand secours.

Pendant qu’il était là est survenu le Sieur Cordier (de Rouen), qui m’a donné des nouvelles de l’Hôtel-Dieu.

Les affaires de Duplan se calment, mais il se retirera du commerce sans un sou. Mme Cornu tâchera de lui faire avoir quelque place ; il s’est habitué à son désastre et le porte avec philosophie.

Je sais au moins maintenant à quelle époque vous viendrez ; ne la reculez pas. Salammbô ne sera pas encore parue. Tu m’aideras à faire les dédicaces et à coller les bandes sur les volumes. Il faut que je retire quelque fruit de l’éducation que je t’ai donnée.

Tu t’ennuies donc du pauvre vieux, quoiqu’il soit « drôle » ! et « pas aimable » ; moi aussi, pauvre Caro, je m’ennuie beaucoup, et j’ai bien envie de bécoter ta gentille et fraîche mine.

J’ai reçu une lettre de l’honnête Bardoux qui me charge de vous dire mille choses.

Embrasse bien ta bonne maman pour moi.

Ton vieux ganachon.

  1. Analyse d’un roman anglais d’Hamilton Aïdé.