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DE GUSTAVE FLAUBERT.

immédiatement à Saint Antoine ; j’étais en train, ce serait fini maintenant.

Je m’ennuie à crever ; mon oisiveté (qui n’en est pas une, car je me creuse la cervelle comme un misérable), ma non-écriture, dis-je, me pèse. Sacré état !

Je compte sur toi cet été. Adieu, tâche d’être plus gai que moi. Je t’embrasse tendrement, mon cher vieux.


755. À THÉOPHILE GAUTIER.
[Croisset, début d’avril 1863.]

Comment vas-tu, cher vieux maître ? Le Fracasse avance-t-il ? Penses-tu à Salammbô ? Est-ce qu’il y a quelque chose de nouveau relativement à cette jeune personne ? Le Figaro-Programme en reparle et Verdi est à Paris[1].

Dès que tu auras fini ton roman, viens donc dans ma cabane passer une huitaine (ou plus) selon ta promesse, et nous réglerons le scénario. Je t’attends au mois de mai. Préviens-moi de ton arrivée, deux jours à l’avance.

Je rêvasse à la fois deux livres sans faire grande besogne. J’ai des clous à la gueule et je m’emm…, si l’on peut s’exprimer ainsi.

Il me semble qu’il y a déjà bien longtemps que je n’ai vu ta chère trombine !

J’imagine que nous taillerons ici, dans le silence

  1. Le Figaro-Programme du 1er avril 1863 annonçait la possibilité de tirer un opéra de Salammbô.