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DE GUSTAVE FLAUBERT.

Adieu, pauvre Caro ; tu ne diras pas que, cette fois, je me borne à écrire un simple billet…

À toi.

Ton vieil oncle en baudruche.

1167. À SA NIÈCE CAROLINE.
Croisset, dimanche de pâques, 6 heures du soir [9 avril 1871].
Mon Loulou,

Ta grand’mère m’écrit tous les jours, pour me répéter qu’elle va revenir à Rouen.

Que dois-je croire ? et que dois-je faire ? Elle pourrait, à la rigueur, coucher dans sa chambre de Croisset, bien qu’il vaudrait mieux y faire remettre, dès maintenant, un papier neuf, si l’on était sûr que les Prussiens ne revinssent pas.

Quant à aller sur le port, cette perspective me sourit peu, puisque maintenant je suis réinstallé dans mon cabinet et que je recommence, Dieu merci, à travailler. Ta grand’mère ne resterait pas à Rouen pendant que je serais à Croisset ! Quelle pauvre bonne femme pour n’être jamais en repos ! Elle me dit dans ses lettres qu’elle « a peur de vous déranger ». Si tu crois que ses dents lui font trop de mal, je pourrais bien aller chez Collignon, voir s’il voudrait faire le voyage de Dieppe. Ou bien tu pourrais (encore une fois !) l’amener à Rouen.

La future femme de chambre m’a formellement promis qu’elle serait libre de demain en huit ; ainsi, tranquillise-toi.