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CORRESPONDANCE

Depuis mon retour ici, je n’ai eu qu’une visite : c’est, tout à l’heure, celle de la famille Lapierre au grand complet. Lapierre (qui est revenu de Paris hier au soir) croit que, d’ici à deux jours, on en aura fini avec les Communeux. On doit aujourd’hui tourner Montmartre, et peut-être entrer dans Paris.

Il a assisté au combat de dimanche et a vu, à Versailles, d’Osmoy qui se porte comme un charme. Ledit d’Osmoy est du nombre des députés qui se mêlent aux soldats, sur le champ de bataille, pour les encourager. Du reste, les bons tourlourous sont enragés contre nos frères et ne leur font aucun quartier.

Adieu, pauvre chérie. Es-tu de meilleure humeur ? Ta dernière lettre était faite pour me remplir de fatuité…


1168. À SA NIÈCE CAROLINE.
Croisset mardi soir, 6 heures. [18 avril 1871].

Trois jours sans lettres ! Il me semble que la correspondance entre Neuville et Croisset se ralentit, car je n’ai pas eu de vos nouvelles depuis samedi matin.

Je m’attendais à avoir ce matin un mot de notre vieille, me disant ce qu’elle pense de sa nouvelle femme de chambre, c’est-à-dire comment elle l’a trouvée.

J’ai eu, dimanche, la visite de neuf personnes à la fois : Raoul-Duval et ses trois enfants ; Mme Per-