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DE GUSTAVE FLAUBERT.

(Le Figaro avait dix-huit orchestres et trois loges.) Je n’ai même pas vu le chef de claque. On dirait que l’administration du Vaudeville s’était arrangée pour me faire tomber. Son rêve est accompli.

Je n’ai pas donné le quart des places dont j’avais besoin et j’en ai acheté beaucoup, pour des gens qui me débinaient éloquemment dans les corridors. Les bravos de quelques dévoués étaient étouffés tout de suite par des « chut ». Quand on a prononcé mon nom à la fin, il y a eu des applaudissements (pour l’homme, mais non pour l’œuvre), avec accompagnement de deux jolis coups de sifflet partant du paradis. Voilà la vérité.

La Petite Presse de ce matin est polie. Je ne peux pas lui en demander davantage.

Adieu, chère bon maître, ne me plaignez pas, car je ne me trouve pas à plaindre.

P.-S. — Un beau mot de mon domestique, en me remettant ce matin votre lettre. Comme il connaît votre écriture, il m’a dit en soupirant : « Ah ! la meilleure n’était pas là hier soir ! » Ce qui est bien mon avis.


1444. À GEORGE SAND.
[Paris, 15 mars 1874].

Comme il aurait fallu lutter et que Cruchard a en horreur l’action, j’ai retiré ma pièce sur 5 000 francs de location ; tant pis ! Je ne veux pas qu’on siffle mes acteurs. Le soir de la seconde, quand j’ai vu Delannoy rentrer dans la coulisse