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DE GUSTAVE FLAUBERT.

La littérature en a souffert, car je n’ai rien fait depuis trois mois. Pour bien écrire, il faut une certaine alacrité qui me manque. Quand retrouverai-je l’entière possession de ma pauvre cervelle endolorie ? Il est probable que pour la reposer j’irai passer un ou deux mois à Concarneau, avec notre ami Georges Pouchet. Ainsi nous ne nous reverrons pas avant le mois de novembre, probablement.

Je suis de votre avis. Nous aurions mieux fait de publier Saint Antoine en petit format, dès la première édition. C’est une faute, hélas ! irrémédiable. Je n’ai besoin d’aucun exemplaire pour le moment.

J’ai envie de voir votre nouvel héritier. Zola a-t-il été aussi beau que moi dans son rôle de parrain ?

Je me permets d’embrasser toute la famille, y compris le nouveau venu et sa maman, car je suis tout à vous et aux vôtres. Ex imo.

Ah ! une idée ! envoyez-moi par la poste (si cela ne vous gêne pas) le Manuel de Phrénologie dans la collection Roret.

Quel chien de livre j’ai entrepris, mon bon ! Mais il faut le continuer malgré tout.


1546. À LA PRINCESSE MATHILDE.
Mardi [juillet 1875].

Merci de votre bonne lettre, chère Princesse. J’y vois que vous êtes toujours vaillante. Que n’en puis-je dire autant de moi-même ! Qu’ai-je