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CORRESPONDANCE

cet hiver la complaisance de lui donner gratis (bien entendu) des fragments de la féerie que je vous ai lue autrefois : le Château des cœurs. Depuis lors mon nom brille sur la couverture parmi d’autres plus ou moins illustres. Or il a paru sur Renan, dans le numéro du 16, un article tellement grossier et si ignoble de forme que je me suis fâché tout rouge, si bien que j’ai prié le sieur Mendès : 1o d’effacer mon nom comme collaborateur et 2o de ne plus m’envoyer sa feuille. Il m’a répondu une lettre fort polie. N’importe, je ne veux plus rien avoir de commun avec de pareils polissons. Il y a des gens que l’on doit respecter ; Renan est du nombre. D’ailleurs j’exècre de toutes les puissances de mon cœur la basse envie démocratique. Conclusion : le monde est laid, chère Princesse. Et comme je ne suis pas démocrate (bien que révolutionnaire jusqu’aux moelles), je vénère ce qui est grand, j’admire ce qui est beau, et j’adore ce qui est bon. C’est pourquoi, en vous baisant les deux mains aussi longtemps que vous le permettrez, je suis, Princesse, votre vieil ami et dévoué.


1599. À MADAME ROGER DES GENETTES.
[Croisset, fin juillet 1876].

Je vous remercie de m’avoir envoyé cet entrefilet annonçant que l’on fait en Italie un opéra sur Salammbô, mais je ne puis m’y opposer. D’ailleurs je m’en moque profondément. Si Reyer et Catulle Mendès en sont contrariés, qu’ils s’arrangent.