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CORRESPONDANCE

voyage s’est passé par la petite chaleur qu’il faisait dimanche dernier. Ce jour-là, j’ai été dîner chez Mme Lapierre (retour d’Auvergne) et j’ai cuydé en crever sur l’Union. C’est la seule fois, cet été, que la chaleur m’ait gêné.

Le matin j’avais eu le bon Laporte, qui m’a prêté le livre d’un chantre de Couronne pour m’instruire dans les processions, et un autre de médecine, où je puise des renseignements sur les pneumonies. Actuellement j’ai donc sur ma table, autour du perroquet : le bréviaire du susdit chantre, ton paroissien, les quatre volumes du paroissien appartenant à ton époux ; de plus : l’Eucologe de Lisieux, ayant appartenu à ton arrière-grand’mère. Mais je commence à tomber sur les bottes. La fin est dure ! Heureusement que je n’ai plus que six pages !

Sans l’eau froide, je n’aurais pas été aussi vigoureux depuis deux mois. Sais-tu que mes nuits ordinaires n’excèdent pas cinq ou six heures, au plus ? et je ne dors pas dans le jour. Émile en est esbahi. J’ai peur de retomber à plat quand j’aurai fini. Mais non ! il faudra se remonter le coco pour Hérodias. [.....]

J’ai eu à déjeuner ce bon Sabatier. Comme nous nous entendons en histoire, nous avons beaucoup causé et, après le repas, il m’a demandé de lui lire ce que je fais maintenant. Il a donc ouï l’Histoire d’un cœur simple et m’en a paru si ému, avoir si bien compris mes intentions, enfin tellement admiratif que j’ai entamé Saint Julien ! Oh ! alors !

Bref, il s’en est allé a 5 heures du soir.

Tu as tort de t’inquiéter de Putzel. Elle va très