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DE GUSTAVE FLAUBERT.

commence à la p[age] 92. Depuis les Confessions de Rousseau, je ne vois pas qu’il y ait de livre donnant un bonhomme si complexe et si vrai. Je note aussi, comme faisant saillie sur l’ensemble, le ch[apitre] 1er : les bals masqués. Mais, encore une fois, quelle drôle de vie ! Étaient-ils assez jeunes, ceux-là ! et comme on se divertissait ! Il me semble que les hommes de notre génération, à nous, ignorent absolument le plaisir. Nous sommes plus rangés et plus funèbres.

Vous me ferez penser à vous demander l’indication précise du numéro de la Presse où Gavarni est traité d’homme immoral. J’aurais besoin de ce renseignement.

Tout son séjour en Angleterre, dont je ne savais rien du tout, est bien intéressant. J’aime quelques-unes de ses maximes, celle sur Proudhon entre autres. On devrait écrire cette ligne-là sur la couverture des livres de cet immense farceur ; qui n’a pas été la moindre des légèretés de notre ami Beuve.

La fin est navrante, superbe (p. 383) et, jusqu’au dernier mot, jusqu’à l’inscription tombale, on est empoigné complètement.

En résumé, mon vieux, vous avez fait une œuvre exceptionnelle à tous les points de vue ; comme psychologie et comme histoire je trouve cela inappréciable.

Qu’allez-vous pondre maintenant ? Que couvez-vous ?

Où serez-vous cet été ? Voilà longtemps que la Princesse ne m’a donné de ses nouvelles.

J’attends Carvalho à la fin de cette semaine pour lui lire le Sexe faible, écrit… pardon du mot !