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CORRESPONDANCE

livres, et la semaine prochaine je recommence à écrire.

Le soir, après dîner, je me repasse comme distraction tes notes de Nicole. Quelle patience tu as eue, à recueillir de semblables platitudes !

En fait de nouvelles, présentement on apporte un banneau de terre ; — et un cor de chasse, dans un canot, me met au comble de l’exaspération.

Je t’embrasse bien tendrement.

Le Vieillard de Cro-Magnon (et pas de Belleville).


1907. À MADAME RÉGNIER.
[Croisset, mercredi, 19 novembre 1879].

C’est charmant, votre Conte de Fées ! [1] et d’un excellent style. Je ne ferai qu’une remarque. Pourquoi votre Méduse ne se sauve-t-elle pas en vertu de ses mérites, par ses propres efforts, plutôt que par ceux de Sans-Malice ?

La page 15 est adorable de facture, et il y en a bien d’autres ! Mais je suis Hindigné contre vos illustrations. Quel dessin ! et quelles inventions ! Est-il possible d’exécuter plus lourdement la littérature ! Le frontispice, surtout, est de la vraie démence. Le portrait d’une cocotte pour figurer un être idéal ! Tout ce qu’il y a de plus connu et poncif, sous prétexte de nous faire rêver à l’insaisissable ! Grévin dans l’azur ! Non, ma

  1. La princesse Méduse, conte illustré par Félix et Frédéric Régamey.