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livre ii.

Arrive avec toute sa somme,
En un seul monceau la répand.
Mes amis, leur dit-il, vous voyez cet argent ;
Depuis qu’il m’appartient, je ne suis plus le même ;
Mon âme est endurcie, et la voix du malheur
N’arrive plus jusqu’à mon cœur.
Mes enfants, sauvez-moi de ce péril extrême ;
Prenez et partagez ce dangereux métal ;
Emportez votre part chacun dans votre asile.
Entre tous divisé, cet or peut être utile ;
Réuni chez un seul, il ne fait que du mal.
Soyons contents du nécessaire,
Sans jamais souhaiter de trésors superflus ;
Il faut les redouter autant que la misère,
Comme elle ils chassent la vertu.