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FABLE XVIII.

LES DEUX PERSANS.


C

ette pauvre raison, dont l’homme

est si jaloux,
N’est qu’un pâle flambeau qui jette
autour de nous
ette pauvre raison, dont l’hommeUne triste et faible lumière ;
Par-delà c’est la nuit. Le mortel téméraire
Qui veut y pénétrer marche sans savoir où.
Mais ne point profiter de ce bienfait suprême,
Éteindre son esprit, et s’aveugler soi-même,
C’est un autre excès non moins fou.

En Perse il fut jadis deux frères,
Adorant le soleil, suivant l’antique loi.
L’un d’eux, chancelant dans sa foi,