Page:Floupette - Les Déliquescences, 1885.djvu/28

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

n’avait pourtant rien de bien imposant. Il semblait ne pas se douter des gloires qu’il abritait et je conviens qu’à part moi, je me l’étais figuré plus majestueux. Mais je réfléchis bien vite que le vrai talent est modeste, et, semblable à la violette, ne se révèle que par son parfum. D’ailleurs Adoré me dit, en entrant : « Nous avons de la veine ; ils y sont tous. » En effet, nonchalamment étendus sur les banquettes du fond, quelques jeunes gens de l’extérieur le plus agréable discutaient avec animation. C’était la fleur du nouveau Parnasse, MM. d’Estoc, Bornibus, Flambergeot, Carapatidès et Caraboul ; parmi eux, deux ou trois personnes d’un autre sexe, fort séduisantes encore, bien qu’un peu défraîchies, ajoutaient au charme de la réunion. Mais, comme leur rôle dans la conversation générale se bornait à répéter de temps à autre : « Tu veux bien que je prenne une chartreuse, n’est-ce pas, mon petit