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zième fois, il y a eu trois œufs : le premier a produit une femelle, le second un mâle, le troisième n’a rien produit.

Je reviens à mon sujet. À parler rigoureusement, la vie ne recommence donc pas à chaque nouvel individu ; elle ne commence qu’avec l’espèce. Pour chaque espèce, la vie n’a commencé qu’une fois. À compter de là, elle a passé d’un être à l’autre, sans interruption, sans rupture, dans toutes les espèces qui aujourd’hui encore subsistent : toutes les espèces où une rupture s’est faite, où une interruption s’est produite, où le fil continu de la vie s’est rompu, sont aujourd’hui des espèces perdues.

Et ces espèces perdues ne renaissent plus.

Il fut un temps où le sol d’Europe était couvert de mastodontes, d’éléphants, d’énormes reptiles ; il fut un temps où le sol de Paris était couvert de palæothériums, de lophiodons, etc. : tous ces animaux ont disparu, et disparu pour ne plus renaître.

On se rejette en vain sur les générations spontanées. Les générations spontanées ne