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deux héros immolent leur joie présente pour revenir sur notre globe régénérer les hommes et des lors ils sont dignes d’une extase sans nom humain ; ainsi le Mieux se démontre encore un postulat même du Réel :

… Une aspiration qui jamais ne se lasse,
            Quel idéal peut l’excéder ?…
… Le monde a tout entier pour floraison la vie ;
Vivre, c’est échanger sans cesse avec autrui.
L’Amour est le suprême échange ; c’est donc lui
Qui donne un sens au monde et qui le justifie.

Désormais le Poète s’est tu, mais pour préparer — reprises d’ébauches anciennes ou fragments nouveaux — un livre qui sera posthume.

En 1896 Que sais-je ? examen philosophique terminé par un mémoire sur Les Origines de la Vie terrestre, interroge le problème de la connaissance humaine : après avoir marqué le mieux possible les relations intellectuelles d’un être quelconque avec le monde extérieur, le critique fait sa part à la métaphysique absolue de l’univers dont il constate le mystère, et il conclut à un développement, constant créateur de vie par le bonheur resurgi dans la fécondité de l’altruisme.

Le Testament poétique (1900) rassembla divers articles sur la Poésie, entre lesquels le plus important avait auparavant formé un petit volume, Réflexions sur l’Art des Vers (1892). Pour M. Sully