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Prudhomme notre poésie telle que la transmirent les plus grands poètes du XIXe siècle sort d’une élaboration séculaire où la volonté réfléchie eut moins de domaine que la spontanéité des puissances organiques de l’ouïe. Mais une singulière contradiction scientifique croit démontrer à l’éminent théoricien-poète cet instinct, immuable, cette évolution, close, et le vers français, à jamais fixé ; d’autre part, l’ancien candidat à l’École Polytechnique algébrise trop les formules phonétiques, sans se préoccuper assez de l’intuition souveraine aux secrets du rythme. Le livre est d’ailleurs émouvant de nobles ambitions pour la Poésie à laquelle il attribue comme devoir supérieur de susciter l’aspiration.

En 1901, la maison Alcan réunit une série de lettres où M. Sully Prudhomme discute avec le professeur Charles Richet des arguments personnels et synthétiques sur le Problème des Causes finales. À la même librairie parut, en 1905, un fort volume, La vrai Religion selon Pascal, où celui qui avait crié

Pascal, pour mon salut, à quel Dieu dois-je croire ?

rapproche toutes ses longues méditations sur l’auteur des Pensées ; il essaie de retrouver le plan qui concourait à cette apologie du christianisme ; sa scrupuleuse analyse lui permet de tracer en