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Page:Fonsegrive - Art et pornographie, 1911.djvu/31

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art et pornographie

des mœurs, c’est-à-dire des actes approuvés par tous comme bons, d’autres condamnés par tous comme mauvais ? Nous avons le mariage, des restes de pudeur chrétienne : cependant on nous vante l’union libre, le droit des jeunes filles aux expériences amoureuses, le droit à la maternité, le droit à l’avortement, on prêche partout un malthusianisme sans contrainte. Comment pourrions-nous préciser ce qui est ou n’est pas contraire aux bonnes mœurs, quand nous manquons d’une doctrine des mœurs, quand il semble bien que les mœurs elles-mêmes n’existent plus ? Nous aurons beau blâmer la pornographie, en dire les hontes et en maudire les ravages, toutes nos belles paroles, tant que nous n’aurons pas restauré et affermi nos conceptions doctrinales de la vie, ne seront que vaines déclamations. Car nous ne saurons même pas où commence, où finit le mal que nous déplorons. Pour le savoir, il faut connaître exactement l’homme, ses pouvoirs, ses facultés, ses fonctions, ce qu’il doit faire en ce monde, ce que vaut sa vie, comment s’en servir et la propager. Mais cette science, cette doctrine de l’homme sans laquelle il ne saurait y avoir ni mœurs, ni morale, ni aucune appréciation des actes humains, si l’on veut la découvrir et la retrouver, peut-être faudrait-il ne pas éteindre toutes les étoiles.