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DE LA SICILE.

peuvent se comparer qu’aux volcans de la Crimée et de Modène. Ces éruptions terreuses manquent, dit-on, de fluide électrique, et sont saturées d’oxigène.

Une excursion qui ne fut pas aussi profitable à nos portefeuilles que je l’avais imaginé, me montra péniblement des lieux que je me contenterai, pour ainsi dire, de nommer. Je quittai ces forêts d’oliviers qu’Agrigente dut à l’Athénien Aristée, et ces beaux palmiers qui se balancent dans les airs et dont les fruits tombent au milieu des haies de cactus, de lauriers-roses, de genêts, de romarins et de jasmins, pour la montagne aride d’Aragona, Regalmuto et ses mines de soufre, Camarata, Castronovo et ses carrières de marbre, et enfin Bivona, patrie de S.te Rosalie. On nous montra le lieu où cette pieuse fille du baron Sinibaldi fut favorisée de sa première vision. Je ne trouvai rien de l’antique Hippone : ma curiosité fut plus satisfaite par ce que les Siciliens nomment Casali de’ Greci. Ce sont quatre villages fondés par des Albanais en 1480 ; ces victimes du despotisme turc vinrent chercher un asile dans cette contrée. Demeurés fidèles à leur rit et