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DE LA SICILE.

Palermitains, au mois de juillet 1820. Ses infortunés habitans errent aujourd’hui au milieu des décombres, plongés dans la plus affreuse misère.

En allant d’Agrigente à Alicata, on s’arrête à Palma, pauvre petite bourgade qui a quatre grandes églises. Du reste, la campagne est toujours la même, fertile malgré les habitans. On rentre ensuite dans de grandes solitudes, des bruyères, des torrens fort encaissés, dont le cours est dessiné par une bordure de lauriers-roses d’un effet charmant. Nous arrivâmes de bonne heure à Alicata, qui croit être l’ancienne Gela (17), quoique cette prétention ait été combattue plusieurs fois ; elle fait remonter son origine à Antiphème de Rhodes et à Eutime le Crétois. Un peu plus jeune que Syracuse, cette ville ne daterait que de 613 ans avant J. C. Phintias, tyran d’Agrigente, la détruisit et rasa ses murailles. Ce fut près de son port que Régulus et Manlius remportèrent une victoire navale sur la flotte carthaginoise. Strabon dit formellement que Gela n’existait plus du temps d’Auguste. « Nous ne saurions dire qu’Himera soit encore une ville habitée, non plus que