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SOUVENIRS

Gela, Callipolis, Selinûs, Eubœa, et tant d’autres »[1].

On montre avec orgueil une inscription grecque gravée sur le marbre et bien difficile à lire. Ce monument remarquable, trouvé en 1660, est un décret de la république en faveur d’Héraclide, fils de Zopyre : je ne la transcrirai pas ; elle est par-tout[2].

Alicata est le point le plus rapproché de la côte d’Afrique ; son port offre une sorte d’activité pour le chargement des grains : mais la ville est sale, d’un aspect misérable, et l’on y est dévoré par des nuées d’insectes. Il ne reste rien de Gela :

Immanisque Gela, fluvii cognomine dicta.
(Virg. Æneïd. lib. iii, v. 702.)

Cependant un escalier taillé dans le roc conduit encore à ce château de Phalaris, témoin de

  1. Géographie de Strabon, traduction française tome II, page 365.
  2. Voyez Maffei, Museum Veronense, 1722 ; d’Orville et Torremuzza : ce dernier croit cette inscription fort antérieure à l’arrivée des Romains en Sicile. Il appuie son avis sur la forme rhomboïdale des omicron et des thêta. D’Orville va plus loin, et la croit plus ancienne que Simonide.