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DE LA SICILE.

brûlante, en respirant l’air frais et parfumé de ces beaux rivages ?

Les auteurs des chants nationaux demeurent presque toujours ignorés. Les vers de Simonelli, de Levanti, de Meli, de Bertolini, sont inconnus à ces insulaires.

Une gravure mise à la tête de cet ouvrage donnera l’idée d’une danse que je vis exécuter, le soir, sur le théâtre de Taormine.

De grands tombeaux placés au fond de la vallée qui borde ce monument, dans la necropolis de Taormine, rappellent ceux de la via Appia. Il ne reste donc de cette ville que le théâtre de ses fêtes et le dernier asile de ses citoyens, de ceux qui ne devaient plus être réveillés par le bruit des applaudissemens de la multitude, par les cris des combattans, ni par les secousses des tremblemens de terre.

Le petit village de Mola se trouve au-dessus de la Taormine moderne. Ces restes, ainsi que ceux d’une forteresse crénelée qui couronne un rocher plus élevé encore, me rappelaient les fonds de montagne peints par Salvator Rosa avec tant d’art et d’énergie.

Taormine, Tauromenium, fut bâtie sur le