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DE LA SICILE.

les plus habiles[1], flottait sur ce navire : on voyait sur ce peplus, objet de la vénération de l’Attique, les exploits de Minerve et sa victoire sur Encelade et Typhon.

Cette cérémonie du peplus tenait beaucoup des usages égyptiens, et rappelait le culte du manteau mystérieux d’Isis. Plutarque dit quelque part que la Minerve de Saïs n’est autre chose qu’Isis : ainsi les esprits forts de tous les temps ont eu l’occasion de se moquer des fêtes et des croyances populaires. Sont-ils plus heureux d’échapper dédaigneusement au charme de ces cérémonies brillantes ?

Un mélange de paganisme et de christianisme a aussi donné naissance à la fête de Zancle et de Rhée. Les habitans de Messine croient que le Kronos des Grecs, le Saturne des Latins, fut leur fondateur. Ils ont converti Zancle à la foi chrétienne ; Rhée a été baptisée. De là vient qu’on promène encore, et toujours le 15 août, deux figures de quarante pieds de haut, montées sur des chevaux de bois. Le costume de Zancle ne ressemble pas trop mal à celui du preux

  1. Elles dirigeaient le travail de petites-filles connues sous le nom d’arréphores.