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APERÇU DES ÉVÉNEMENS

sible. Les Siciliens ont déjà payé cinq fois le capital nécessaire pour établir par-tout des chemins aussi beaux que ceux dont on leur a montré quelques échantillons aux environs de Palerme et sur quelques points de l’île.

La Sicile avait, sous la domination aragonaise, un parlement qui, dans le siècle dernier, se rassemblait trois fois par an. Ce parlement, composé de trois ordres, le clergé, la noblesse, et le braccio domaniale [classe des hommes du domaine], était, en définitive, soumis à la volonté du roi ; mais il avait conservé, avec le droit de remontrance, celui de voter ou de consentir, enfin de répartir l’impôt. La noblesse et le clergé faisaient peser cet impôt sur le peuple ; mais les mandataires de celui-ci profitaient des besoins pressans des barons pour stipuler ses intérêts et obtenir des concessions avantageuses aux communes.

Le parlement sicilien, comme on vient de le voir, était la réunion de trois chambres, la chambre militaire, la chambre ecclésiastique et la chambre domaniale.

La chambre militaire se composait des anciens commilitones, ou grands barons et vassaux