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APERÇU DES ÉVÉNEMENS

hautement : le roi menaça ; le parlement refusa l’impôt et fut soutenu par la nation. La cour exila cinq des principaux barons, les princes d’Iaci, de Villafranca, de Belmonte, de Castelnuovo, et le duc d’Angio. Cet acte d’autorité porta le parlement à réclamer l’intervention anglaise. Sir William Bentinck, commissaire britannique, vint en Sicile, et fut nommé par le roi généralissime du royaume ; il délivra les cinq barons, en composa un ministère, et, sous la protection britannique, il convoqua, en 1812, un nouveau parlement, divisé, comme en Angleterre, en chambre haute et en chambre des communes. Le roi et la reine, retirés à leur maison de la Ficuzza, nommèrent le prince héréditaire vicaire du royaume, et approuvèrent la nouvelle constitution : mais, malgré les prières et les menaces de sir William Bentinck, le roi repoussa avec beaucoup de fermeté la proposition qu’on lui fit d’abdiquer. Cependant la constitution était exécutée, et la Sicile jouissait, sous la garantie de l’Angleterre, d’un ordre de choses obtenu sans effusion de sang et sans commotion violente.

On a pu croire que la reine, outrée de la conduite des Anglais, négociait secrètement avec