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SURVENUS EN SICILE EN 1820.

la France ; mais il serait impossible d’apporter la moindre preuve de ce fait. À peine cette princesse se fut-elle rendue à Vienne par Constantinople, que Medici et Ascoli furent exilés par les Anglais, et le roi, pour ainsi dire, retenu et surveillé par eux à la Ficuzza.

Les choses changèrent bientôt de face ; la chute de Napoléon amena de nouvelles combinaisons politiques. Le roi se hâta d’en profiter, ressaisit le pouvoir, sanctionna la constitution de 1812, et le prince royal se démit de la régence. L’époque des cent jours, le traité de Paris, le renversement de Joachim, remirent le roi sur le trône de Naples. Avant son départ pour cette ville, et après avoir obtenu un don gratuit de 100,000 onces, il cassa le parlement qui venait de le voter, et annulla la constitution par un décret rendu à Messine, à bord du bâtiment qui devait le transporter à Naples.

Les Siciliens protestèrent et en appelèrent vainement à la garantie de l’Angleterre, qui les abandonna en blâmant et désavouant un peu tard la conduite de sir William Bentinck. Le 8 décembre 1816 le roi prit le titre de Ferdinand I.er, et déclara la Sicile province du