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NOTES.

un extrait traduit de l’ouvrage de d’Orville sur la Sicile. On y trouvera l’opinion de cet auteur, énoncée même un peu longuement, selon son usage, mais avec la bonne foi qui le caractérise, sur les découvertes d’ossemens de géans dont on entretient sans cesse la curiosité des étrangers.

« Des écrivains, presque tous siciliens, parlent de tombeaux et d’ossemens de géans qui existent surtout dans les ports de cette île. Les Siciliens ajoutent encore foi à ces rêveries. Plein du désir d’acquérir quelque certitude sur un point si merveilleux, je résolus de mettre tous mes soins à découvrir quelque part des restes de ces enfans de la Terre, pour me convaincre qu’il en a existé en Sicile ou ailleurs : je n’ai rien pu trouver ; mes recherches les plus soigneuses, les plus constantes, ont été vaines. Après avoir tout considéré, il m’a semblé qu’on devait mettre au rang des fables ce que les auteurs ont écrit et ce que l’on nous dit sur cette race prodigieuse d’hommes. En effet, j’ai vu un grand nombre d’os et de côtes de grands poissons, de baleines et d’autres animaux, qui étaient conservés ici, et que le vulgaire, dans son ignorance, prend pour des ossemens de géans.

» La moindre instruction suffirait pour démontrer l’absurdité de ces contes populaires.

» Ces vastes tombeaux, ces cavernes creusées dans