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NOTES.

les rochers, étaient presque toujours disposés pour recevoir plusieurs cadavres. Ces sarcophages, plus grands que le corps humain, comme on en a trouvé par-tout, n’étaient pas destinés à un seul homme. Il a pu y avoir, et il y a eu en effet, divers motifs pour que des cercueils excédassent de quelques pieds la stature humaine. Souvent un vain orgueil a donné lieu à la grandeur énorme des tombeaux. On a décerné aux princes, aux rois, aux empereurs, même après leur mort, une demeure plus spacieuse que ne l’exige la mesure du corps humain. Il est à remarquer qu’on avait aussi la coutume d’ensevelir quelquefois plusieurs objets ensemble ; ce qui obligeait à donner au sarcophage une plus grande dimension. Dans des temps plus reculés, naguère parmi nous, et encore aujourd’hui chez quelques peuples, on a vu des animaux, sur-tout des chevaux, ensevelis avec des hommes ; ce qui nécessitait des tombeaux plus vastes. Je puis invoquer, à ce sujet, un témoignage irrécusable. On trouva à Utrecht, l’an 1555 de J. C., dans une église consacrée à la Sainte Vierge, le tombeau de Gisbert seigneur de Goye, qui avait été enseveli avec ses armes et son cheval, ainsi que l’attestaient des restes d’armes et d’ossemens de cheval. Ce fait, bien constaté, m’a été de nouveau affirmé par Pierre Vlaming, auteur d’un poème flamand. L’exemple ci-dessus et d’autres semblables