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NOTES.

d’après la nature du métal. Mais, comme on a sans doute bientôt fondu cette massue et que les dents ont disparu, on peut douter de la vérité d’un fait bien antérieur au temps où écrivait Fazelli.

» Jean Bocace (Geneal. deor. lib. iv, cap. 68), qui vivait dans un temps plus rapproché de cette époque, raconte la même chose. Il affirme de plus que la hauteur du géant était de deux cents coudées.

» Je me permettrai d’élever quelques doutes sur le sentiment de ces érudits, qui veulent qu’Éryx ait été enseveli dans ces lieux. Je n’aurai point égard à ce mode nouveau de sépulture qui présente un homme assis et tenant dans sa main droite une massue ; mais je les prie de lire avec moi Virgile, à l’endroit où il raconte comment Entelle, disciple d’Éryx dans le pugilat, refusant de combattre à cause de sa vieillesse, jette néanmoins sur l’arène deux cestes d’un poids énorme, dont Éryx avait coutume de se servir dans les combats. Celui qui devait combattre avec Entelle, Darès, s’étonne plus que tous les autres et refuse ces armes ; mais alors Entelle tout glorieux dit : C’est avec ces deux cestes qu’Éryx se mesura avec le grand Alcide, et je m’en servis moi-même. Si Entelle s’était servi des cestes d’Éryx, leurs corps auraient pu être à peu de chose près de la même proportion : mais il n’en fut point ainsi ; car le fils d’Anchise apporta