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NOTES.

» C’est pourquoi je ne saurais comprendre comment, du temps de Fazelli (cent cinquante ans avant), ce cadavre de géant qui n’était renfermé dans aucun monument particulier, s’est trouvé assez bien conservé pour pouvoir être mesuré. Assurément, dès qu’un os s’est offert à nos yeux, nous n’avons épargné aucun soin pour l’obtenir entier. D’après cela, je suis persuadé que Fazelli n’a pas mesuré ce cadavre, et que c’est seulement par les deux dents molaires qu’il en a présumé la longueur. Mais on a vu clairement plus haut ce qu’on peut statuer d’après une semblable conjecture.

» Je m’étonne néanmoins qu’après avoir trouvé sur le sol même de son pays ce témoignage trompeur de l’existence des géans, Valguarnera, que la profondeur de son jugement et de son érudition distingue particulièrement parmi les auteurs qui ont écrit sur la Sicile, ait pu rapporter des choses aussi peu dignes de foi.

» Ajoutons encore quelques témoignages de Fazelli : L’an 1548, George Adorno de Gènes, étant sorti de Syracuse à la tête de quelques hommes armés, entra dans une caverne pour y chercher des médailles d’or antiques. Ayant forcé l’entrée de cette grotte, il descendit et pénétra dans un antre profond, où il découvrit un cadavre humain de vingt coudées.