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HISTOIRE INDIENNE.

ton lui donnant le droit de marquer un intérêt plus vif à sa pupille, il prit pour elle les sentimens du plus tendre père. Il m’avait assez favorablement jugé pour me confier le soin de son précieux dépôt, lorsque ses nombreuses occupations ne lui permettaient pas de quitter Anjenga. J’allais alors timidement essayer de le remplacer ; je cherchais tous les moyens que j’imaginais propres à distraire Solamé. Je fis transporter à l’habitation du facteur, où elle s’était rendue, un piano-forté, des livres, des collections d’estampes ; enfin je me rappelais tous les souvenirs de mes voyages, pour en extraire ce qui pouvait l’intéresser. Elle paraissait écouter avec plaisir ce que je lui rapportais de la diversité des coutumes des peuples de l’Europe, et de la perfection des arts chez plusieurs d’entre eux. Son père lui avait déjà donné des notions assez exactes de tout ce que je tâchais de lui expliquer avec plus de précision.

Le facteur fut obligé de s’embarquer à peu près vers cette époque pour Tranquebar ; il allait chercher son fils unique, officier dans l’armée anglaise, arrivé récemment d’Europe et déjà blessé au combat d’Hidernagur. M. Makinston