Page:Forbin - Souvenirs de la Sicile.djvu/396

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
369
HISTOIRE INDIENNE.

momens dans sa famille ; il y fut reçu avec tous les témoignages d’une affection sans bornes. Le bon Makinston montrait son fils avec orgueil, et les tantes de ce jeune officier assuraient qu’il avait à lui seul ébranlé le trône de Saëb. C’était un homme de vingt-sept ans, d’une taille élevée et d’une physionomie heureuse ; il avait reçu en Angleterre l’éducation la plus soignée, et n’était venu aux Indes orientales qu’après avoir parcouru l’Europe. Son père et ses oncles, premiers artisans d’une fortune immense, aimaient William Makinston avec une sorte d’idolâtrie ; ils plaçaient leur bonheur dans la possibilité de lui procurer, pendant leur vie, toutes les recherches du luxe, tous les avantages de la richesse. Il n’en avait jamais abusé ; ses goûts étaient nobles et simples. La reconnaissance animée que William témoignait à tous les siens, prévenait en sa faveur autant que ce charme puissant attaché aux manières les plus distinguées et les plus bienveillantes. Tel était l’homme qui fut présenté à Solamé par son tuteur, qui la suppliait de traiter William comme un frère. Le major fut si frappé de la beauté de la jeune Indienne, que son silence, sa rougeur, tout me