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le thymus, peuvent, paraît-il, se montrer hypertrophiés, en certains cas de leucémie, comme cela a été observé chez l’homme ; mais la même observation n’a pas été faite dans notre médecine.

La moëlle osseuse a été considérée par Neumann, Bizozzero, Morat et autres auteurs, comme un organe hématopoïétique, probablement à cause des lésions intéressantes qu’elle a présentées dans plusieurs cas de leucocythémie, au nombre d’une douzaine chez l’homme. On l’a vue transformée, pour ainsi dire, en tissu adénoïde, les espaces médullaires étaient alors remplis par des cellules lymphatiques qui, une fois chassées par le pinceau, laissaient voir un tissu réticulé avec des capillaires sanguins remplis de globules blancs. À l’œil nu, la moëlle osseuse était partout diffluente, présentait une teinte grise avec des taches rougeâtres ou jaunâtres.

Valdeyer et Ponfick, Ranvier et Kelsch, ont rapporté des faits de ce genre, et c’est sur eux qu’on a établi une forme anatomique spéciale de la leucocythémie, la forme myélogène, que l’on n’a pas encore signalée dans notre médecine.

Foie. — Cet organe est, après la rate, celui qui présente les lésions les plus constantes dans la leucocythémie. D’après Bennett, son hypertrophie existe douze fois sur vingt ; elle coïncide plus souvent avec celle de la rate qu’avec celle des ganglions lymphatiques. Le poids et le volume de l’organe sont fréquemment triplés ou quadruplés, comme nous avons pu l’observer nous-même. Sa couleur est généralement plus foncée qu’à l’état normal, elle peut être violacée comme celle de la rate, ou bien être plus brune, chocolat. Sur