Page:Formey - Mélanges philosophiques, Tome 2, 1754.djvu/364

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s’augmenterait-il pas si nous pouvions voir le fond de la mer tout à découvert en une fois ? Que serait-ce si nous arrivions à d’autres planètes ? Que dirions-nous des différents lieux où la nature manifeste son art ? Nous ne saurions tourner les yeux d’aucun côté sans percevoir un magasin de créatures vivantes ou de plantes et il ne faut pas douter que l’air même n’en soit rempli. Au moins quelques observations semblent rendre la chose certaine. Ainsi la proposition que nous avons avancée est suffisamment fondée.

Je découvre ensuite ici que la nature réunit plusieurs utilités dans un même sujet, qui vont aboutir enfin toutes à l’utilité générale. Cette même bouche, qui sert de passage aux aliments nécessaires pour la nourriture de notre corps, cette même langue, qui nous sert à les avaler, sont aussi employées à mettre au jour les pensées de notre cœur. On peut les considérer encore comme un ornement de notre corps. Enfin, elles fournissent une habitation à un monde innombrable de créatures animées. C’est là le caractère de toutes les œuvres de la nature. Comme une machine naturelle résulte de l’assemblage