Page:Formey - Mélanges philosophiques, Tome 2, 1754.djvu/365

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d’une multitude d’autres machines, dont aucune homme n’est capable de déterminer le nombre, de même l’utilité totale de chaque créature est composée d’une infinité d’usages particuliers.

En troisième lieu j’aperçois que la nature distingue ses œuvres par des différences renfermées dans des limites fort étroites. La nature de ses ouvrages est telle que leurs perfections vont en s’élevant d’une manière presque imperceptible. Commençons par le plus bas étage. Les moindres créatures sont sans contredit les choses inanimées, la terre et les pierres. Cette classe se divise en une infinité d’espèces, dont l’ordre dans lequel elles se suivent à l’égard de la perfection est telle que les deux espèces qui se touchent n’ont que des différences très légères et presque inobservables. Mais la perfection de ces êtres va en croissant par des degrés innombrables jusqu’à ce qu’à la fin les créatures inanimées atteignent presque à la perfection des corps les plus grossièrement organisés. Que l’on considère les sels et les autres pierres arrangées régulièrement, qui forment les principales espèces de choses inanimées, et qu’on les mette visa à