Page:Formey - Mélanges philosophiques, Tome 2, 1754.djvu/372

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du premier ordre l’emportent sur nous sont sans doute tels que l’esprit humain ne saurait les deviner par aucune conjecture, parce que nous n’avons rien ici bas qui puisse nous y conduire par voie d’analogie.

Revenons présentement à nous-mêmes et voyons l’utilité que nous pouvons retirer de cette méditation.

Quand je me représente l’échelle presque infinie des intelligences supérieures, il naît en moi une notion si sublime de la majesté et de la grandeur de Dieu, que mon entendement s’y absorbe. Quelle idée que celle d’une armée de tant de millions d’esprits, dont le moindre s’élève beaucoup au-dessus de ce que tous les hommes peuvent concevoir de plus excellent ! Quelle ne doit pas être la grandeur de l’esprit qui les a tous faits et qui les a doués de perfections si glorieuses ! Quel monarque que celui devant lequel un nombre innombrable d’esprits très excellents se prosternent avec le plus profond respect pour célébrer ses louanges et lui adresser leurs prières ! Je me sens animé d’un ardent désir d’imiter ces êtres parfaits et de m’abattre avec eux devant un si grand maître : je regarde