Page:Formey - Mélanges philosophiques, Tome 2, 1754.djvu/373

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comme mon souverain bien d’entrer en société avec eux. C’est sans contredit un grand honneur pour les hommes que l’Etre suprême ne se soit pas borné à créer, pour l’honorer, ces armées célestes, qui sont si excellentes au prix [auprès] de nous, mais qu’il nous ait compris dans la même destination, nous esprits si faibles d’un ordre si bas. Néanmoins ce ne sont pas ces êtres de premier ordre dans les vertus supérieures desquels il prend tout son bon plaisir et qu’il veut seuls honorer de sa communion. Moi-même, chétive créature, je jouirai de cette prérogative : moi-même, faible mortel, je puis être l’objet du bon plaisir du roi des siècles ; il daigne m’inviter aussi à sa communion ; il me permet de l’appeler son père ; il soutient ce caractère en me délivrant de tous les dangers auxquels je me trouve exposé ; il a même eu soin de moi dès les temps éternels. Grand Dieu ! qu’est-ce que l’homme, que tu te souviennes ainsi de lui et du fils de l’homme que tu en prennes tant de soin ? n’avais-tu pas assez fait éclater ton infinie bonté par la création de tant de millions d’esprits glorieux ? As-tu pu juger une espèce aussi inférieure que la nôtre digne