Page:Formey - Mélanges philosophiques, Tome 2, 1754.djvu/378

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pas le loisir de savourer les agréments d’un printemps qu’on remarque à peine dans l’enceinte de vos murs. Je jouis au contraire du bonheur si peu estimé de voir toutes les beautés que la nature étale dans nos campagnes : bonheur cependant auquel les biens qui sont l’objet de la cupidité des hommes ne sauraient être comparés. N’est-il pas juste que je vous en rende en quelque sorte participant ? Vous n’êtes pas du nombre de ceux qui n’ont aucun goût pour ces plaisirs et qui les regardent comme tout à fait insipides. Je sais que vous vous y livreriez avec moi si les fonctions de votre emploi vous le permettaient.

Je veux donc vous proposer quelques considérations qui me comblent de joie toutes les fois que la nature met sous mes yeux l’ordre admirable qu’elle observe. Je choisirai pour objet de mes méditations le règne végétal, qui a tant d’étendue et de magnificence.

Si pour notre bonheur commun vous étiez actuellement ici, vous verriez comment toutes plantes, chacune dans l’ordre qui lui est assigné, développent leurs feuilles et leurs fleurs et font