Page:Formey - Mélanges philosophiques, Tome 2, 1754.djvu/391

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

n’ont aucune liaison, aucun principe constant ! Elle l’emporte autant sur ce chaos d’actions qu’une bonne montre, dont un seul ressort fait mouvoir toutes les roues, l’emporte sur une foule de roues entassées pêle-mêle, dont chacune aurait un mouvement particulier sans qu’il résultât rien de leurs mouvements réunis.

Ne prenons donc aucun repos, mon cher ami, jusqu’à ce que nous ayons ramené nos actions à l’ordre. Cela demande à la vérité dans les commencements beaucoup de réflexion et une peine considérable ; mais quand nous avons mis les choses en train il n’est rien de plus aisé que de continuer. Que d’autres s’amusent à de vains projets, pour nous ce sera le seul but auquel nous rapporterons nos actions. Comme dans un édifice ce ne sont pas seulement les piliers, les colonnes, les grosses pierres angulaires qui sont arrangés suivant les règles générales de la beauté et de la durée ; nous devons de même déterminer nos moindres actions, comme le manger, le boire, le dormir, etc. suivant la règle générale de l’ordre. Quel admirable édifice ne résulterait pas enfin de cette disposition ?