Page:Formey - Mélanges philosophiques, Tome 2, 1754.djvu/392

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Quel acquiescement en nous-mêmes ne naîtrait pas à la vue de cet ordre ?

Encore un mot, mon ami : vous savez combien de fois nous nous sommes entretenus de l’analogie ou ressemblance de la nature dans toutes ses œuvres. Nous pouvons appliquer ici cette règle de l’analogie. S’il y un si bel ordre dans le règne végétal, il faut qu’il y en ait un semblable dans le règne animal, dans toute la nature et même dans le règne des esprits. C’est un seul être qui a tout fait. Cet être ne reconnaît qu’une seule règle. Comme donc en vertu de l’ordre toutes les plantes ne paraissent pas à la fois, n’ont pas la même durée, ne sont pas de la même grandeur, il faut concevoir qu’il en est ainsi non seulement chez les animaux mais aussi dans le monde spirituel. Tous les êtres qui composent ces classes ne sauraient être égaux. Les uns ont plus de force, d’intelligence, d’habileté que les autres. cela nous sert merveilleusement à juger de l’ordre de l’univers par rapport aux divers états des hommes. Ils ne peuvent ni ne doivent avoir tous une portion égale d’esprit, d’art, de puissance.