Page:Formey - Mélanges philosophiques, Tome 2, 1754.djvu/405

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créatures. S'il a ouvert à Leibniz le royaume des vérités, s'il a donné à Newton l'empire du firmament, pour y trouver leur plaisir, il a aussi préparé pour les autres esprits, des choses qui peuvent les réjouir convenablement à leur nature, tout comme il nourrit les plus chétifs vermisseaux aussi bien que les lions. Le monde ressemble à une chambre de curiosités, où l'on en a rassemblé de toute espèce, et qui sont propres à amuser toutes sortes de personnes. C'est par ce moyen que tout se maintient dans l'ordre le plus merveilleux. Au contraire il y aurait une confusion épouvantable si les choses étaient réglées autrement. Il est à présumer que le monde, tant qu'il régnera une si grande diversité dans les caractères des hommes, quelques révolutions qui arrivent d'ailleurs, dans la suite des siècles, demeurera pourtant toujours tel que tous tes habitants trouveront comme aujourd'hui dans sa disposition les sources intarissables des plaisirs dont ils font susceptibles.

Il se présente encore ici une occasion d’admirer la sagesse de Dieu. Est-ce que sans une sagesse infinie, ce monde aurait pu être rangé de manière que