Page:Formey - Mélanges philosophiques, Tome 2, 1754.djvu/410

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autres. Nous devons juger par les choses qui nous conviennent dans le monde et par celles que nous y comprenons que tout le reste de ce qui existe est également beau, réglé avec le même ordre et la même sagesse. Alors nous serons satisfaits de tout et nous ne tomberons pas dans une injustice blasphématoire à l'égard de l'Etre suprême. Nous trouverons toutes ses œuvres bonnes et une plus mûre réflexion nous convaincra qu'il a tout bien fait.

Une seconde doctrine, qui nous regarde, est celle-ci : suivez la nature. C'était un conseil vraiment divin, que le plus grand des orateurs de Rome reçut d'un oracle qu’il consultait sur le genre de vie qu'il devait embrasser. Si nous voulons avoir quelques succès dans nos actions, nous devons aussi suivre cette règle. Le monde, comme nous l'avons vu, est disposé d'une manière convenable à notre nature. Etudions la donc cette nature, et prenons la pour unique guide. Celui qui n'avait d'autres dispositions naturelles que pour la guerre peut-il se promettre d'avancer heureusement dans le monde en s'appliquant aux sciences ? O que les hommes seraient heureux