Page:Formey - Mélanges philosophiques, Tome 2, 1754.djvu/428

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un peu moins que les autres. Dites le divin Platon, le divin Leibniz, le divin Newton, parce qu'ils ont aperçu une partie infiniment petite de ce que nous pouvons savoir un peu moins obscurément que le reste des hommes ; mais n'oubliez pas en même temps de comparer l’étendue du firmament étoilé avec celle de leur doctrine, de juger par cette étendue de la petitesse du savoir de ces grands génies et de trouver dans cette petitesse des leçons d'humilité pour vous-mêmes.

Ainsi disparaît donc toute notre grandeur, toute notre science ! Ainsi il ne reste rien dont l'homme puisse se vanter ! Mais je me trompe, il lui reste encore des endroits dont il peut tirer gloire. N’est- ce pas assez pour lui d'avoir une âme, qui puisse arriver insensiblement, non seulement à la connaissance du prodigieux édifice de l'univers, mais encore à celle du Créateur-même ; une âme capable de devenir citoyenne de la glorieuse Cité de Dieu ? C’est là que nous devons chercher notre sublimité, ne jugeant important que ce qui est requis pour la connaissance