Page:Formey - Mélanges philosophiques, Tome 2, 1754.djvu/430

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Examen de quelques désordres apparents sur la terre ==

Ce qui distingue principalement les ouvrages de la nature des chefs-d'œuvre de l'art, c’est qu'à mesure que le degré de connaissance, par lequel nous en jugeons va en augmentant les productions de la nature paraissent toujours plus excellentes, au lieu que nous découvrons continuellement de nouvelles imperfections dans celles de l'art. Prenez l'ouvrage le mieux imité d'après nature qu'on puisse exécuter et mettez le à côté de l'original qu'il représente. Supposez qu'on n'y pût remarquer au simple coup d'œil aucune différence sensible, prenez le moindre microscope, soumettez les deux objets à son examen et vous y découvrirez bientôt une grande différence. L'ouvrage de l'art paraîtra plus imparfait, celui de la nature plus parfait. Il s'ensuit clairement de là que plus on a une connaissance étendue des œuvres de la nature, mieux on est en état de juger de leur beauté ; et que celui-là seul voit toutes les beautés de la nature, qui a une parfaite connaissance de toutes les parties