Page:Formey - Mélanges philosophiques, Tome 2, 1754.djvu/434

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il exercerait la même critique, si cela ne m'écartait trop du but que je me suis proposé. Sans entrer donc dans de plus grands détails, découvrons les pitoyables fondements des jugements précédents et prouvons que les désordres apparents et les imperfections apparentes de l'édifice de la terre, ne sont au fond qu'ordre et perfection.

Pour cet effet supposons seulement que la terre fût réformée sur le plan de ses censeurs et voyons les conséquences qui ne pourraient manquer d'en résulter. D'abord qu'il y ait un degré égal de chaleur et de froid par toute la terre, avantage que l'on estime si considérable. Mais qu'on me dise en même temps ce que deviendra cette étonnante diversité des œuvres de la nature, qui contribue tant à la perfection de la terre ? Où seraient tant de milliers d'espèces de plantes, d'animaux terrestres et marins, qui ne se propagent que dans les contrées où se trouve le degré de chaleur qui leur convient. Parmi le nombre innombrable des productions de la nature, il y en a peu qui réussissent également en tout climat. Les plantes qu'on transporte des pays chauds dans les nôtres, n'y subsistent qu'en leur donnant artificiellement,