Page:Formey - Mélanges philosophiques, Tome 2, 1754.djvu/458

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

si jamais personne en trouvera le chemin. Qui de nous pourrait regarder une pareille relation comme croyable ? Les plus sensés seraient les premiers à la rejeter. Appliquons cette comparaison au gouvernement de la nature. Ce grand, ce bon, ce sage roi, c’est DIEU, l'Auteur et le Conservateur de la nature. Il a fait la terre afin que des êtres doués y cherchent pendant un temps leur bonheur. Néanmoins il en a caché, et il en cache encore, la plus belle partie. Je m'explique. Combien n'y a-t-il pas de pays dans l'univers, dont quelques-uns ne sont connus que depuis peu de temps, d'autres point du tout ou bien n'ont presque point d'habitants quoiqu'on puisse les regarder comme les plus belles et les meilleures contrées de la terre ? Combien de milliers de plantes et d'animaux, machines construites si merveilleusement, ont crû dans ces lieux-là et y ont été détruites sans avoir été ni vues, ni employées par aucun homme ? Combien ne périront pas encore de la même manière à l'avenir quantité de créatures, admirables, dont l'art et la structure surpassent l'esprit humain ? On peut en dire autant de l'invention des ans et des sciences, qui contribuent fi