Page:Foucaux - La Reconnaissance de Sakountala.djvu/47

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sein comme une feuille jaunâtre enveloppe une fleur. »

Ou plutôt, ce grossier vêtement, qui n’est pas la parure convenable qu’on voudrait voir sur le corps de cette jeune fille, n’en reçoit pas moins, en la couvrant, la grâce d’un ornement. En effet :

« Le lotus enveloppé par la vallisnérie est encore charmant ; les marques de la lune, quoiqu’elles soient des taches, ajoutent à sa beauté. Cette jeune fille délicate est encore plus belle avec le vêtement d’écorce. Qu’est-ce qui n’est pas une parure pour des formes gracieuses ? »

sakountalâ, après avoir regardé devant elle. Cet arbre, avec ses jeunes rameaux agités par le vent, pareils à des doigts, semble m’inviter à m’approcher. Je vais répondre à son invitation. (Elle s’avance vers l’arbre.)

priyamvadâ. Chère Sakountalâ, reste donc là un instant.

sakountalâ. Pourquoi ?

priyamvadâ. C’est que cet arbre, quand tu es près de lui, me semble accompagné d’une liane.

sakountalâ. Ah ! vraiment tu es bien nommée Priyamvadâ[1] !

  1. Ce nom signifie « qui dit des choses agréables. »