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Magadha (Bihar), véritable berceau du Bouddhisme ; nous y rattacherons les découvertes isolées faites dans divers coins du Bengale, le pays de l'Inde où la secte devait le plus tarder à mourir, si même elle y est tout à fait morte[1]. Les fouilles exécutées à Bodh-Gayâ, au lieu même où le Buddha atteignit l'illumination, ont mis au jour le plus grand nombre de ces sculptures : elles sont pour la plupart de schiste. Une autre collection presque aussi considérable a été déblayée à Sârnâth, au lieu où le Buddha prêcha son premier sermon, dans la banlieue nord de Bénarès : la pierre constamment employée ici était une sorte de grès grisâtre. Comme les tertres de Kapilavastu et de Kuçinârâ, lieux de la nativité et du nirvâṇa du Maître, gardent encore leurs secrets, nous passons directement aux découvertes faites à Mathurâ (aujourd'hui Matra, orth. angl. : Muttra), sur les confins occidentaux du bassin du Gange : elles sont tout de suite reconnaissables à la belle couleur rouge tachetée de jaune du grès des Vindhyas. Les nombreuses images qui tapissent les murs des temples souterrains du Konkan et du Khândesh forment un quatrième groupe distinct. Mentionnons enfin pour mémoire les statues, relativement peu nombreuses, qui ont été jusqu'à présent signalées dans le Dekhan méridional.

C'est tout naturellement au Musée de Madras que nous irons chercher quelques spécimens de ces dernières[2]. Parmi les sculptures de Mathurâ, une trentaine ont trouvé un abri

  1. Sur la longue agonie et peut-être même l'obscure survivance du Bouddhisme au Bengale, voyez Haraprasàd Çàstrì, Discovery of living Buddhism in Bengal, Calcutta, 1897. — Nous avons pu constater que les assertions de M. L. A. Waddell (The Indian Buddhist cult of Avalokita and his consort Târà « the Saviouress » illustrated from the remains in Magadha, J. R. A. S., 1894), sur le grand nombre des images bouddhiques qui attendent d'être identifiées le long des routes du Magadha, n'ont absolument rien d'exagéré.
  2. Lors de notre visite en déc. 1895, une partie des admirables débris d'Amaràvatì (le reste, sauf deux fragments qui sont restes à Calcutta, est au British Museum) formait, avec quelques statues bouddhiques, brahmaniques et jainas, toute la collection archéologique du Musée de Madras.